Portrait : Renée Caillebot

Commune : Beaulieu-lès-Loches

Département : Indre-et-Loire

Situation de famille : mariée avec Alain, 3 garçons, Benoit, Rémi et Erwan (des hommes maintenant !)

Date de débuts dans l’attelage : cavalière depuis les années 70, j’ai découvert l’attelage en Bretagne, au début des années 90. Je sentais bien qu’à cheval, je ne pouvais progresser davantage. L’attelage m’a permis de découvrir de nouvelles sensations. J’ai passé mes premières guides avec MM. Leveque et Fautras, et le galop 7 avec P . Rébulard. J’ai la chance que mon mari Alain soit BEES1. Passionné de dressage, il est d’excellent conseil.

Equidé possédé actuellement : depuis un an, Impérial Bellevue dit P’tit Prince, poney arabo-welsh hongre de 14 ans, « le plus beau du monde » comme je le dis souvent !

Voitures possédées : une voiture loisir Equitech. Je me sépare du buggy américain (trop léger) de l’Ohio et du ralli cart (trop lourd) de Wilkinson UK, afin de trouver la voiture idéale pour le confort de P’tit Prince.

Type d’attelage : à un

Activités pratiquées :
le sport, c’est de l’histoire ancienne, les sorties en forêt pour l’entraînement, et la tradition depuis cette saison. P’tit Prince est attelé une fois par semaine, et monté par Alain tous les deux jours.

Signe particulier : j’ai découvert la tradition à St-Agil en 2008. Séduite ! 2010 est ma première année de concours. Avec mon amie Joce (toujours en Bretagne), nous partageons le poney et la voiture, en souvenir des premiers concours sport où elle m’accompagnait pour le dressage et Renée Caillebot la mania. Maintenant, elle est ma passagère pour la présentation et la maniabilité, Alain mon passager durant le routier , pour qu’il participe à « l’aventure », et par sécurité. Il n’y a pas meilleur coéquipier.

Anecdote : à St-Agil, 3 km après le départ du routier , nous avons perdu l’écrou qui assure la fixation du brancard gauche sur le buggy. Alain a fait le retour à pied en maintenant souvent la vis en place, le poney allant bon pas… De retour au paddock, Edouard Gohin a trouvé dans son camion-atelier l’écrou qui convenait, et nous avons été autorisés à reprendre le départ. P’tit Prince est reparti vaillamment. Il y a deux ans, il faisait des concours d’endurance (dont une 90 km), il récupère toujours très vite !

Participation aux CIAT AFA 2010 : La Chabotterie – Saint-Agil – Le Pin – Deauville. De magnifiques souvenirs.

Publié dans N89

Portrait : Pascal Gerome

Commune : Cheéry

Département : Ardennes

Situation de famille : Une compagne, Pascale

Débuts dans l’attelage : Suite à des problèmes de dos importants, je montais moins à cheval. Je ne concevais pas ma vie sans chevaux. En 2003, je me suis orienté vers l’attelage. Un ami meneur m’a si bien transmis le virus que j’en ai conçu une véritable passion partagée par ma compagne Pascale. Je suis un perfectionniste, le livre de Max Pape est devenu mon livre de chevet et maintenant, je m’applique à mener à 4 à une main.

Equidés possédés : 4 KWPN : 1 jument de 19 ans très dynamique, ses 2 fils 10 et 11 ans, nés à la maison et un hongre de 8 ans que nous sommes allés chercher en Angleterre et qui fait maintenant partie de la famille.

Type d’attelage : A 1 puis à 2, puis à 4. En tandem aussi et en arbalète. J’espère bientôt à 6… J’adore les défis.

Voitures possédées : 1 calèche G. Kuhndelt 1870, 1 phaéton à train relié bernois, 1 traîneau princier suisse 19e, 1 traîneau de compétition Suisse 19e, 3 Klingkowski d’entraînement.

Activités pratiquées : Randonnées montées (de moins en moins), randonnées d’attelage, quelques
concours et depuis 2008 la tradition.

Signes particuliers : Je suis maître-verrier travaillant pour le patrimoine. Je suis forcément sensible à la tradition. Quand j’ai commencé à approcher de près ces voitures extraordinaires et tous les savoir-faire qui y sont attachés, j’ai compris que c’était pour moi une évolution logique. Mon premier achat, 4 colliers de présentation Altaus. Quand j’ai vu la qualité du travail, j’ai craqué.
Je n’avais pas encore de voiture. Puis ce furent des lanternes entre autres, enfin les voitures. Je n’ai pas encore trouvé celle de mes rêves, je prends mon temps.

Anecdote : Cuts m’a toujours émerveillé. En 2009, j’ai annoncé à mes amis que je voulais organiser une manifestation d’attelage de tradition. Dans les Ardennes, il y a tout ce qu’il faut : une nature et des paysages magnifiques, un patrimoine extraordinaire. C’est le carrefour de l’Europe depuis toujours. Alors pourquoi pas ? Début novembre, je suis allé voir le maire de Sedan qui m’a encouragé. Nous avons déployé une énergie dingue avec Pascale, parce que pour fédérer la première fois, c’est compliqué. L ’essai a été transformé les 29 et 30 mai 2010. Tout n’était pas parfait et nous en avons tiré les leçons pour 2011 (eh oui, on recommence les 2 et 3 juillet !).

Publié dans N89

Deauville_2010

Deauville : 30 équipages sur la Côte Fleurie
Dans le cadre des Equi’Days, deux semaines exceptionnelles pour fêter le cheval dans le Calvados, le12e Concours International d’Attelage de Tradition s’est installé sur l’Hippodrome de la Touques l’un des plus célèbres champs de courses au monde.
Traité à l’égal des autres temps forts du cheval à Deauville : le Polo, les Ventes de chevaux pur sang, le Jumping, etc. notre réunion a réussi à tenir ce challenge par un spectacle de qualité dans le cadre et l’ambiance uniques d’une ville fêtant son 150e anniversaire.
30 équipages belges, anglais et français dont 7 normands, des fidèles mais aussi 6 nouveaux venus, tâter les douceurs de la Côte Fleurie, dont 4 Vendéens encouragés par ce qu’ils avaient vu lors du
1er concours de la Chabotterie, tous impressionnèrent une fois de plus M. Duplais, maire-adjoint, qui nous a accueillis à l’Hôtel de Ville, mais aussi et surtout les Deauvillais et les nombreux visiteurs venus tout spécialement pour notre réunion d’attelage.
D’Aurore Desrez (F) avec 1 Shetland tirant sa voiture de parc des années 1900 à Raymond Marratier (F) avec 1 Cob Normand dans les brancards d’une charrette anglaise, Labé-Gerbaud à Luçon, de Christian Goliard (F) avec ses 2 Dartmoor et son poney chaise Masson à Beaune, vers 1880 à Joël de Schrevel avec sa paire de Kladruber et son break de chasse, Henri Binder (en couverture d’Attelage Magazine, photo prise lors de concours du Haras du Pin), que de belles images offertes aux Deauvillais sur fond de façades anglo-normandes. Il en a été certainement de même pour les tandems de Marc Matthys (B) et d’Edouard Gohin (F) « traçant » le long de la plage dans le prolongement des célèbres Planches jusqu’au charmant petit village de Tourgeville pour « La Volte » au restaurant « La Galerie » en passant par Saint-Arnoult au tout nouveau Pôle Equestre de Deauville où se tenait « Le Rail ».
Les présentations au public, avenue Charles de Gaulle et place de la Mairie, furent un grand succès. Appuyée par les radios et journaux régionaux, plus de 2.000 personnes ovationnèrent nos amis lors de la maniabilité sur le terrain du Polo de Deauville mis à notre disposition par son Président Philippe de Nicolay.

Joel de Schrevel, prix de présentation avec ses Kladruber attelés à un break de chasse Henri Binder

Serge Veyer , Pierre Pensec et Francis Lemaitre remplirent leur mission de juge avec talent. De nombreux bénévoles contribuèrent au bon déroulement de notre « fête deauvillaise ».
Notre désir a été d’associer ce C.I.A.T . de Deauville à la 19e édition du rallye d’Attelage de Maisons-Laffitte dédié à Claude Hamelin. J’ai évoqué ses passages à Deauville en tant que juge en 2005 et participante, et sa passion pour l’A.F .A. dont elle fût l’un des grands témoins.
Un Prix d’Elégance « Claude Hamelin » a été remis à l’équipage mené par la plus élégante et déterminée des dames présentes à Deauville : Liz Jarman (GB) présentant un Dutch Gelderlander attelé à un exceptionnel phaéton George IV .

Les établissements Barrière renouvelèrent leur soutien à plusieurs titres : l’hôtel Royal pour le dîner du samedi dans sa magnifique salle «Côté Royal », l’hôtel Normandy avec sa « Cour Normande » pour le 1er P .C., le « Stop » et sa participation par la présence de l’équipage de Lusitaniens attelés à un milord Binder à Paris, mené par Hubert Pasquéiro, et les cadeaux dont le plus envié est un séjour en ses murs. Chaque participant est reparti avec de belles récompenses offertes par nos 35 partenaires commerçants et entreprises normandes, sans oublier une bouteille de champagne offerte pour le 150e anniversaire de la création de Deauville.
Avec les encouragements et les compliments de tous, il me semble impossible à l’Association d’Attelage de l’Eure de faire autrement que de réitérer en octobre 2011. Elle a en mains les atouts qui font que ce C.I.A.T . est l’une des plus originales et insolites réunions d’attelage en France, bien ancrée dans le calendrier des manifestations deauvillaises.
Bravo et merci à tous.

Yves Dauger


Francis Lestant, premier au classement général avec un Welsh Cob attelé à un Dog Cart
NDLR : retrouvez tous les résultats :
les résultats de Deauville 2010, en bas de page.

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Patrimoine_2010

Principales innovations techniques du XVIe au XIXe siècle
Le 16 juillet dernier au Haras du Pin à l’occasion des Journées de l’attelage, la Société des Amis des Haras Nationaux remettait les prix du concours qu’elle avait organisé sur le thème : « Imaginez la voiture hippomobile du XXIesiècle ». Dans le souci de situer ces projets de voitures futuristes dans une perspective historique, Jean-Louis Libourel, Patrick Rébulard et Louis Basty ont tour à tour évoqué devant un public nombreux, le premier, les principales innovations techniques depuis le XVIe siècle, messieurs Rébulard et Basty, en duo, le rôle de l’attelage sportif dans la construction des voitures contemporaines et leur évolution depuis l’apparition des compétitions d’attelage.
Nous résumons ici la première de ces interventions.

XVIIe et XVIIIe siècles

Le “Grand Carrosse Moderne” avec avant-train à rond et arcs en cols de cygne


Arcs en cols de cygne pour le passage des roues.
Carrosse de D. Pedro II, fin du XVII s.
(Lisbonne, Musée National des Carrosses)

Depuis l’utilisation des soupentes de cuir pour suspendre la caisse des Coches de la fin du Moyen Age et de la Renaissance, le premier progrès technique en matière de carrosserie a été l’invention, à Paris vers 1660-1665, des “ grands carrosses modernes ” capables d’effectuer des virages à angle droit : en effet, leur train comporte à l’avant des arcs en fer , dits cols de cygne, sous lesquels les roues antérieures, de petit diamètre, peuvent s’engager complètement pour tourner court. Autre caractéristique, leur caisse est entièrement fermée et vitrée, avec des portières sur toute la hauteur .

Les Carrosses-coupés
Pour faciliter leur manœuvre et leur circulation dans les rues étroites et tortueuses du vieux Paris, on imagina, dès le troisième quart du XVIIe siècle, de raccourcir les voitures de ville, carrosses puis berlines, alors monumentales et d’une conduite malaisée, en supprimant la partie antérieure de leur caisse, en avant des portières, et le siège qu’elle contenait. Le carrosse-coupé et la berline-coupée sont les premières formes du Coupé.
Invention de la Berline.
Inventée dans le dernier quart du XVIIe siècle, la Berline a été le premier et le plus important progrès en matière de sécurité. Leur train à deux flèches parallèles, dites brancards de train, empêchait la caisse de verser en cas de rupture d’une soupente.
« Les berlines ont succédé aux carrosses. Une des principales raisons, est que quand une soupente manquait à un carrosse, il fallait qu’il versât sur le côté : mais si pareille chose arrive à une berline, elle ne fait que se pencher sur le brancard, qui la soutient. Le nombre assez grand de ceux qui ont peur en voiture, a été suffisant pour proscrire les carrosses et adopter les berlines, où on est sans doute plus en sûreté» (Garsault : Traité des voitures, 1756).

Train de berline à brancards de train (bleu clair) et longues soupentes en cuir (bleu foncé) (Garsault : Traité des voitures, 1756, pl. XIII )
Ressorts
L ’invention des ressorts métalliques appliqués aux voitures remonte aux années 1660. La présence dans les Ecuries royales d’une calèche à ressorts à lames est en effet attestée dès 1665. L ’examen des 26 carrosses construits entre 1675 et 1725 actuellement conservés en Europe confirme cette existence précoce des ressorts, présents sur 21 d’entre eux.
Cassants et d’une élasticité limitée à cause de l’acier rudimentaire et grossier dont ils étaient faits, les ressorts ne connurent de véritable diffusion que dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle avec l’apparition des aciers doux d’Angleterre.
Ressort à la Dalesme
Ressort vertical fixé sur le train par sa partie inférieure ; à son extrémité supérieure, légèrement recourbée, vient se fixer une soupente de cuir . Inventés par André Dalesme, sans doute vers 1720, ils se généralisent vers 1740. A la différence des autres systèmes de ressorts connus jusqu’alors (les coins de ressorts des grands carrosses et les ressorts à l’écrevisse des chaises de poste), aux effets limités, les ressorts à la Dalesme faisaient preuve d’une véritable efficacité. Aussi furent-ils les premiers dont l’emploi s’est réellement développé, de sorte qu’ils ont été souvent considérés, à tort, comme les premiers ressorts inventés.
Ressort en C


Suspension ressorts en C de la Berline du
Prince Anton de Hohenzollern au
château de Sigmaringen

Grand ressort très cintré, en forme de C
Le ressort en C est l’ultime phase de l’évolution du ressort au cours de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, qui aboutit à cette forme idéale conjuguant robustesse, efficacité et beauté. A Paris, les ressorts en C ne semblent guère employés avant 1775.

Essieu patent à huile ou Essieu Collinge
Inventé en 1787 par l’Anglais John Collinge, l’essieu Collinge consiste à maintenir les fusées, autour desquelles tournent les roues, dans une boîte en fonte encastrée au centre des moyeux et constamment remplie d’huile. Cet essieu présente de grands avantages sur l’ancien essieu à graisse : très grande propreté, meilleur roulage, graissage à l’huile seule et à de longs intervalles. Coûteux, il ne fut adopté que lentement, avant d’équiper la plupart des voitures dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
Train mail ou suspension mail
Train robuste formé de deux forts essieux de bois reliés par une flèche axiale et d’une suspension composée de huit ressorts droits assemblés en carré quatre par quatre (montage en châssis).
Ce train est typique, dès la fin du XVIIIe siècle, des voitures de poste anglaises, les mail-coaches, et de leurs variantes publiques ou privées, les drags et les road-coaches. Au XIXe siècle, on l’observe sur certaines voitures de maître à usage sportif, telles que grand break de chasse, roof-seat-break, phaéton, dog-cart. Il assure aux voitures qu’il équipe stabilité et excellente tenue de route, et leur confère un statut prestigieux dans la hiérarchie hippomobile.

Train mail ou suspension Mail

XIXe siècle

Ressort à pincettes ou ressort elliptique
La suspension par ressorts d’acier elliptiques, appelés par la suite ressorts à pincettes, a été inventée par Obadiah Elliot en 1804. Elle a pour effet le raccourcissement et l’allègement de la voiture grâce à la suppression de la flèche, la caisse assurant elle-même la liaison entre les deux trains. Son usage ne se généralise qu’à partir de 1830-1835. Dès lors le ressort à pincettes est employé sur quasiment tous les types de voiture. Il possède une flexibilité deux fois plus grande qu’un ressort droit de même longueur .
Suspension à huit ressorts ou double suspension


Suspension huit ressorts. Calèche de la famille royale de
Portugal par Mühlbacher à Paris –
Vila vicosa, Palais Bragance)

En 1818, l’anglais Windus intercale quatre ressorts à pincettes, nouvellement inventés, entre les essieux et les quatre ressorts en C des suspensions communes depuis la fin du XVIIIe siècle. La suspension à huit ressorts est la seule qui amortisse à la fois les chocs verticaux, longitudinaux et transversaux. Elle est réputée la plus confortable et n’est montée que sur des voitures de haut luxe.

Frein ou mécanique
Dispositif de sécurité agissant généralement sur les roues arrière d’une voiture pour la retenir dans une descente, ou l’immobiliser à l’arrêt, généralement par serrage de patins sur le bandage des roues.
L ’invention de la mécanique, apparue seulement au début du XIXe siècle, ne connaîtra d’application généralisée que tardivement. La mécanique, ainsi que l’éclairage, ne devient obligatoire qu’à partir de 1827 et pour les voitures publiques seulement. Beaucoup de voitures de luxe en seront longtemps dépourvues, jusqu’à ce que son emploi se généralise à partir des années 1880.
Les freins à levier et à volant étaient cependant apparus au cours de la décennie 1850-1860. En 1879, le carrossier parisien Binder invente le frein à levier , crémaillère et cliquet. La même année, Lagogué, carrossier à Alençon, présente un frein à pédale monté sur un Phaéton et sur un Char-à-bancs.
A la fin du XIXe siècle, le frein à câble à enroulement autour du moyeu, « très énergique et en même temps très rapide », a été la dernière innovation en matière de freinage.
Bandages caoutchouc


Publicité Michelin,
Le Guide du Carrossier ,
n° 236 avril 1896

Le bandage à caoutchouc plein accroît le confort en réduisant le bruit du roulement. Il améliore l’adhérence au sol, mais augmente le tirage. Les premières tentatives de bandages caoutchouc remontent à 1843. Elles restent sans suite. Les bandages en caoutchouc ne seront véritablement utilisés qu’à partir de 1884.
En 1888 à Dublin, John Boyd Dunlop dépose un brevet pour l’amélioration des bandages des véhicules, sous forme d’un premier pneumatique comprenant une enveloppe de toile enduite de caoutchouc qui renferme une chambre de caoutchouc souple et élastique gonflée d’air et qui est maintenue autour de la roue par un bandage en fer creux. Le premier fiacre monté sur pneumatiques Michelin circule dans Paris en 1896.

Jean-Louis Libourel

Editorial_89

Notre comité s’est penché dernièrement sur le règlement des concours de tradition et y a apporté quelques précisions dont vous pourrez prendre connaissance dans cette lettre.
Je rappelle que c’est notre règlement qui est actuellement adopté par les pays membres de l’Association Internationale d’Attelage de Tradition et que nous devons considérer comme une reconnaissance et un honneur de voir nos amis meneurs étrangers reprendre nos concepts.
J’insiste sur ce point afin de rassurer certains d’entre nous qui pourraient estimer que l’AFA est «pillée » par d’autres, alors qu’au contraire, notre association a été à l’origine de la réhabilitation de l’attelage detradition.
Le regroupement d’associations nationales au sein de l’Union Européenne est d’ailleurs dans la mouvance actuelle avec la création d’associations de haras nationaux, de sociétés de courses, de clubs hippiques, pour ne rester que dans le monde du cheval.
A l’issue de cette saison d’attelage qui a vu, pour notre plus grand plaisir à tous, « éclore » de nouveaux concours de tradition, la démonstration est claire que c’est le nombre de meneurs et d’événements qui font la force vive de notre activité. Je trouve l’attelage si merveilleux, si complet, si enrichissant, si culturel que je suis heureux de partager cette passion avec vous qui, je l’espère, y trouvez les mêmes joies.
Comme vous le savez probablement, le Salon du Cheval aura lieu à Villepinte du 4 au 12 décembre prochain. L ’AFA y aura un stand où vous êtes cordialement invités et pour lequel nous avons besoin d’aide pour y tenir une permanence. N’hésitez pas à contacter Bernard Puteaux à ce sujet.
Dans le cadre de ce Salon, le 5 décembre prochain, ce seront les meneurs de plusieurs nations qui participeront au défilé de Paris, confié pour la première fois, à l’AFA. Nous avons souhaité nous limiter à vingt-cinq attelages et regrettons sincèrement de ne pas avoir pu retenir toutes les candidatures. Nous reconsidérerons notre position si l’événement se reproduit. Nous aurons le plaisir de nous retrouver lors de notre Assemblée Générale du samedi 22 janvier 2011.
A la veille des fêtes qui arrivent, le comité et moi-même vous souhaitons à tous un Joyeux Noël et une Heureuse Nouvelle Année.
Christian de Langlade

Heinz Scheidel, le plus grand collectionneur d’Europe, a présenté à Lossburg (Allemagne) un coach Walther à Crosshaim des années 1900 qu’aux guides Hans-Werner, responsable des collections a mené à la victoire du Coaching Trophy 2010.

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Vie de l’AFA _ 2010

Historique et débats sur les concours
En cette fin d’année 2010, il est question du problème de la datation des voitures hippomobiles. A l’heure actuelle, les voitures anciennes sont notées sur 20, les copies sur 12. Faut-il rester sur ce principe qui paraît poser problème à certains par sa rigueur ? Leur souci, l’ouverture au plus grand nombre et le risque d’accusation d’élitisme, parfois adressé à l’AFA.

Hôtel de Guenégaut en l’an 1992
Revenons à nos débuts au siècle dernier . L ’AFA était en sommeil depuis qu’elle avait remis à la fédération la charge de l’attelage sportif et l’attribution des diplômes d’attelage (aujourd’hui Galop de 1 à 9).
Une association sans activité ne peut perdurer . A l’initiative des membres orphelins car non compétiteurs sportifs, un groupe de 5 passionnés se réunit à l’hôtel Guenégaut à Paris dans le Marais en 1992. En mars, lors d’une réunion d’information, un certain nombre d’anciens membres souhaitent la création de manifestations de loisirs, de prestige mais aussi la transmission des connaissances de l’art de l’attelage (La Lettre n°15).
Lors de l’Assemblée générale qui réunit 128 membres plus d’un tiers se déclarent intéressés par la tradition. Gabriel Fodor prend la voiture au bond (La Lettre n°18). S’inspirant des « Private Driving » anglais, il suggère un concours à la française comprenant présentation, rallye (ancêtre du Routier) et miniépreuve de maniabilité. L ’idée en est lancée dès mars 1993.
Dans ce même numéro, nous évoquons la remise du « Fouet d’Or 1992 », à Alain Ducharme qui a bien mérité de l’attelage avec, notamment, sa journée des Drags à Auteuil. Quel plus bel exemple de a tradition en attelage.
Dès La Lettre n°19, Jérome Desrez écrit : « Je suis d’accord avec M. Fodor pour l’organisation de réunions de ce type, en particulier pour les attelages de tandems qui ne sont pas acceptés en compétition. Pour répondre au chapitre des idées sollicitées, je suggère l’utilisation de voitures anciennes ouvertes à tous les chevaux aussi bien qu’aux poneys, avec maniabilité et mise en scène, mêmes notations et mêmes juges, horaires stricts, réunions sur une journée ».

1993 : 20 ans de l’AFA
Cet anniversaire est tout un symbole. Dans La Lettre n°21 apparaît le premier règlement de l’Attelage de Tradition. Il y est précisé que sont acceptées les voitures anciennes ou les copies mais que les meneurs et passagers porteront des vêtements contemporains.
Deux épreuves sont retenues, une Présentation et une épreuve de terrain, rallye ou minimaniabilité.
Gabriel Fodor , rapporteur de ce projet propose de le tester pendant la prochaine saison pour une éventuelle révision l’année suivante.
Dans La Lettre n°22, Harvey Cazier Charpentier nous présente les concours anglais d’attelage d’élégance et montre le canevas des jugements. On y trouve les rubriques encore conservées aujourd’hui : cheval ou poney, harnais, voiture, meneur , coéquipier et passagers, impression d’ensemble.
Le premier concours d’Attelage de Tradition a lieu à Saint-Agil (Loir-et-Cher) le 9 juillet 1994. Il réunit 38 attelages, voitures anciennes largement majoritaires, quelques copies et même quelques voitures de présentation modernes car il faut bien commencer… La présentation est jugée par 3 juges.

Laurent Dupré au premier Saint-Agil en 1994
Elle est suivie par un rallye de 8 km puis par une maniabilité où sont introduites trois épreuves qui ne s’appellent pas encore «Passages contrôlés ». Il s’agit de prendre un fleur tendue par une jeune fille et d’aller la reposer de l’autre côté d’un tombereau, d’un remiser et d’un pont.
La même année, un concours de tradition se déroule à Osthoffen en Alsace.
C’est aussi en 1994 qu’a lieu la Route Eugénie, premier rallye en voiture ancienne. Paul de Brantes fait revivre (La Lettre n°25) avec quel talent d’écriture ce carrousel de 28 attelages dont 4 appartenant aux Haras Nationaux.
Dans cette même lettre paraît un règlement amélioré. Les trois épreuves sont instaurées : présentation, routier , maniabilité. Le premier stage de juges, au Haras de Cluny réunit 26 participants.
La Lettre n°32 (Septembre 1996) relate le premier concours de Cuts qui a lieu le dimanche de Pentecôte. Le routier de 17 kilomètres est agrémenté de 5 passages contrôlés. Le dîner se déroule dans la Bergerie de la Vallée.
En 1998 (La Lettre n°37), sur une idée de Paul de Brantes il est prévu de récompenser la meilleure restauration. Il est aussi décidé de créer le Trophée AFA.

Paul de Brantes, grand amateur de Tradition
En février de la même année (La Lettre n°38), Allemands, Belges, Français, Pays-Bas se concertent à Nokere, en Belgique, chez le Baron Casier pour adopter le règlement AFA.

1998 : début des controverses
Dans La Lettre n°39, on annonce les notations de voitures : 6 pour les voitures métalliques, 10 pour les voitures anciennes et les copies. C’est le début de la controverse.
En 1998, le concours de Cuts devient international. Félix Brasseur s’initie à la tradition et prend la première place au classement général.
Dès septembre 1998 se pose le problème de différentiation entre les voitures. On parle aussi des freins à disque.
Extrait de La Lettre n°40 : il n’est pas toujours facile de différencier les copies à l’identique des voitures équipées de roues métalliques mais pour le reste parfaitement exécutées ou encore des voitures anciennes mais tellement restaurées qu’on peut les confondre avec des voitures modernes !
Par ailleurs, faut-il ou non autoriser l’utilisation des freins à disque pendant les maniabilités ?

La question des vitesses surgit dans La Lettre n°46 : lors des questions diverses de l’Assemblée Générale, Bernard Puteaux et Reinhold Trapp posent la même question. Ils trouvent les vitesses imposées sur le routier trop élevées. Certains intervenants sont d’accord. Il est toutefois rappelé que le but de nos concours est également d’inciter les meneurs à entraîner leurs chevaux et poneys mais aussi et surtout à se déplacer à une allure maîtrisée.

Le problème des copies
Dans La Lettre n°54 (mars 2002), Alain Bahuchet pose le problème des copies et déclare :
A l’heure actuelle, notre définition de la voiture traditionnelle ou de construction traditionnelle n’est pas assez précise et conduit certains meneurs à faire l’acquisition de pseudo-copies de voitures anciennes. Or, il ne suffit pas qu’une voiture ait des roues en bois ou une caisse en bois pour qu’elle soit assimilée à une voiture ancienne.

Alain Bahuchet reçoit le 1° prix des mains de Pierre de Chezelles
Il précise un point que nous avons abordé (voir changement dans le règlement 2011) : La restauration d’une partie des voitures, notamment la caisse, n’en fait pas une voiture neuve mais bien une voiture ancienne restaurée. Il conclut, les copies devraient être notées sur 6, si nous ne voulons pas les voir se multiplier et freiner la restauration et le sauvetage de notre patrimoine hippomobile. La restauration des voitures anciennes doit être soutenue et reconnue.
La Lettre n°57, nouveau règlement 2003 : les voitures anciennes resteront notées sur 10, les modernes sur 6 avec un coefficient 3 pour favoriser les premières.
La Lettre n°70 en 2006 : la notation des voitures anciennes passe à 20 pour permettre aux juges de moduler davantage leur note. Celle des voitures modernes passe à 12, sans plus de détails. Il faut attendre La Lettre n°85 de décembre 2009 pour trouver une phrase précise sur la notation des voitures : Rien de changé, les voitures anciennes sont notées sur 20 et les copiées sur 12. Il est rappelé toutefois que l’erreur est possible. Erreur de bonne foi d’un meneur qui croit sa voiture ancienne, erreur d’un juge qui n’est pas infaillible. Autant, il est facile de remarquer les copies issues de
certains fabricants notamment polonais. Autant, on peut se tromper sur des voitures reconstituées sur des trains anciens mais dont la caisse a été recréée. Il faut accepter l’erreur dans le jugement mais ne pas transiger sur le principe énoncé à la première ligne du règlement : « Sauvegarder le patrimoine hippomobile.»Donc, les copies restent notées sur 12.
L ’AFA sera toujours fière de faire revivre des voitures authentiques. Les concours ont été inventés pour cela.
Le problème des copies reste toujours épineux dans les paddocks.
Pour la saison 2011, nous avons essayé de trouver une solution qui sera appliquée et évaluée.
L ’évolution des Concours de Tradition s’est toujours faite en fonction des retours de terrains par les juges, les concurrents, les organisateurs mais en respectant les principes qu’énonce Pierre de Chezelles, alors président de l’AFA, dans son éditorial de La Lettre n°56 à propos de l’inventaire AFA des voitures anciennes.
Il constitue pour nous une possibilité de montrer aux autorités de tutelle patrimoniale le rôle qui est le nôtre dans la sauvegarde, la restauration et la présentation au public de ces pièces de collection,
éléments d’une richesse culturelle indéniable. Les contacts avec le ministère de la Culture pour nous aider à mieux sauvegarder ce patrimoine, ne pourront qu’en être facilités.

André Grassart

La Lettre de l’AFA elle aussi évolue :

Aujourd’hui, grâce aux concours de tradition, les noms des différents phaétons sont redevenus des termes utilisés et qui correspondent à des voitures précises.
Faire oublier l’utilisation des mots : carrosse, calèche et charrette pour désigner tout et n’importe quoi est aussi un des buts du travail pédagogique de l’AFA.

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Règlement_2011

Concours de Tradition : règlement 2011
Le Comité s’est réuni pour revoir le règlement de nos concours comme chaque année depuis leur création.
90 % de voitures anciennes
Tout d’abord, il faut constater la présence prépondérante de véritables voitures anciennes dans la totalité de nos manifestations, concours ou rallyes.
Ces voitures sont souvent de grande qualité, signées des carrossiers français qui tinrent le haut du pavé dans la deuxième moitié du XIXe siècle et le début du Xxe ou des carrossiers anglais ou américains également remarquables.
C’est à cette période qu’ont été fabriquées la majorité des voitures présentées au public des CIAT .
A travers cette volonté de faire connaître l’art des constructeurs hippomobiles, l’AFA est complètement dans son rôle de vulgarisatrice de la culture de l’attelage et dans son choix de sauvegarder le patrimoine des voitures de cette époque de l’âge d’or des équipages.
Nos membres ont fait l’effort de retrouver, acquérir, restaurer ou conserver dans leur état d’origine chaque fois que c’est possible des voitures authentiques.
Sur les concours, les copies plus ou moins déclarées officiellement sont en très faible proportion, moins de 10 %. Il est indispensable de soutenir les vrais collectionneurs impliqués dans le sauvetage du patrimoine en les différentiant des utilisateurs de copies même si elles peuvent parfois faire illusion ou même tromper des juges confirmés. Il faut accepter l’erreur mais rester ferme sur les principes énoncés dans nos statuts.
1945, date butoir
Il a été décidé que seraient considérées comme anciennes toutes les voitures construites avant 1945. Cette date a été choisie pour ne pas éliminer les constructeurs qui ont continué à fabriquer entre 1918 et la fin de la Deuxième Guerre mondiale, généralement des voitures plutôt simples, genre charrette anglaise, break wagonnette ou exceptionnelles comme le coach construit sur les plans
d’Ettore Bugatti autour des années trente. Un article d’André Furger sur les voitures hippomobiles Bugatti sera d’ailleurs publié dans une prochaine lettre.
Le comité a aussi essayé d’éclaircir certains points qui portent à réflexion. Un grand break, acheté en mauvais état dans une vente va être restauré. Sa caisse qui ne peut être sauvée va
être refaite à l’identique puisque l’on a l’original. Le reste de la voiture, train, roues, suspension, toutes les parties métalliques sont d’origine. Le véhicule remis en état sera considéré comme authentique.
Par contre, une voiture entièrement créée à partir de pièces anciennes récupérées, notamment suspension et roues sur lesquelles on pose une caisse entièrement construite en copiant un modèle ancien est une copie. Et si on met sur cette voiture des bouchons de roue signés, c’est un faux !
Les voitures produites, notamment en Pologne sont sans équivoque des copies.
Le comité confirme que les voitures anciennes antérieure à 1945 seront notées sur 20.
Les copies à l’identique ou non seront notées sur 12.
Vitesses
Autre sujet de discussion, la vitesse. Nous avions commencé une réflexion sur ce thème en 2009. Pour 2011, nous avons modifié les vitesses de lamanière suivante :
Anes : 6 km/h et routier d’un maximum de 9 kilomètres.
Petits poneys (- d’1,33 m) : 9km/h.
Chevaux de trait : 9 km/h.
Poneys : 11 km/h.
Chevaux de sang : 13 km/h.
Attelages lourds (coach) : 11 km/h.
Cette décision a été prise pour respecter le matériel ancien qui doit être conservé en bon état.
Certains meneurs, en raison de leur vie professionnelle, manquent de temps pour entraîner leurs équidés. Cette diminution de la vitesse les aidera à mieux manager leurs poneys et chevaux. Nous verrons en fin de saison les résultats de cette initiative.
Les Passages contrôlés (P .C.)
Dans tous les P .C., c’est-à-dire la zone déterminée par les deux losanges d’entrées et les deux losanges marquant la sortie :
• L’usage des freins est interdit (pénalité 10 points)
• Le fouet doit être tenu en main (pénalité 10 points)
• Les figures des P .C. sont à exécuter directement en une seule fois (excepté le reculer et le remiser). Cela signifie un mouvement continu.
La volte ne comporte qu’un seul cercle.
Le P .C. du verre impose une trajectoire directe de A à B (Pas de manœuvre pour atteindre la tablette B)
• Pour les couloirs, salut et rail, il y aura faute lorsqu’un cheval ou une roue de la voiture aura franchi la ligne déterminant la limite de l’espace autorisé et non plus touché la ligne. Cela devrait faciliter le jugement pour le commissaire à l’obstacle.
• Toute aide dans la zone de P .C. amène une pénalité de 10 points.
• Il a été remarqué que certains équipages en grandes guides ne se présentent pas, notamment sur le routier ou la maniabilité avec un fouet adapté. Toute utilisation pendant un concours d’un fouet de guide (attelage à un ou en paire) avec un attelage en grandes guides (tandem, arbalète ou attelage à quatre) sera pénalisé de 10 points.
Tous ces éléments modifiés sont reportés dans le règlement 2011. Il est bien entendu nécessaire que chaque concurrent en prenne connaissance car l’argument « je ne savais pas » ne peut être accepté.
Bonne lecture du règlement officiel 2011 dans la version qui sera à la disposition de tous pour l’Assemblée Générale.

NDLR : le règlement est disponible à la rubrique « Télécharger » du site.

Lossburg_2010

1° concours à Lossburg
Vendredi 24 septembre

Après avoir traversé les profondeurs de la Forêt-Noire et ses villages émaillés de chalets aux balcons ruisselants de pélargoniums, imaginez des installations magnifiques et, sous les bannières de sept pays, un terrain de concours plus magnifique encore.
Un accueil chaleureux, un paddock spacieux et bien équipé, deux vastes écuries couvertes, des boxes avec fenêtre sur l’extérieur , que demander de plus ? Le soleil ? Oui, là…pas de chance, il fait froid et il pleut. Mais soyons honnête, cela s’interrompt de temps en temps, puis c’est de saison et nous avons prévu parapluies, cirés et bottes en caoutchouc.
A la tombée du jour , des projecteurs illuminent une allée aux lices chargées de fleurs et nous sommes invités à la présentation des “ Moritzburger“ ou “Schweren Warmblutes”, la race locale de chevaux de sang lourds. De puissants carrossiers. Nous les voyons attelés à un, en paire et à quatre. Tous déploient de belles allures, tous ont visiblement du bouillon, tous sont joliment mis… et, bien entendu, tous nous font envie !
Samedi 25 septembre
Après avoir soigné les chevaux, descendu les voitures, les avoir protégées et étudié nos dossiers, nous visitons les stands. Tout est là pour nous faire rêver et pour nous tenter , entre autres, la sellerie de notre hôte et organisateur, Albrecht Mönch, présentant des harnais d’une grande beauté.
Un succulent goulash ayant réparé nos forces, nous commençons à fourbir nos armes pour la présentation qui va se dérouler sur la belle allée où nous avons, la veille, admiré les Moritzburger .
Trois juges sont venus officier : Messieurs Furger , Trapp et Wannenwetsch qui, de 13h30 à 16 heures vont accueillir les 41 concurrents. Onze à 1 cheval, quatorze en paire, quatre tandems, et douze à quatre chevaux. Notons que parmi ces attelages “ four in hand ” se trouvent six formidables coachs venus se mesurer dans une épreuve à eux réservée : le “ Coaching Trophy “.
Remarquons aussi que Cesare Martignoni, venu de sa lointaine Italie, présente quatre attelages : à un, en tandem, en paire et à quatre avec trois voitures (voir légende), ce qui est une belle performance, même s’il n’a fait que les présentations. Cette présentation, particulièrement humide ne découragera pas le public, venu nombreux sous une floraison de parapluies multicolores.

Utilisation maximun d’un team à 4. Cesare Maertignoni (Italie) a fait quatre présentations : à un et en tandem avec une deux roues (Going to cover de Brewster à New York),
en paire, avec un spider phaéton, et à quatre avec un Built up Break de Kimboll à chicago.

Une soirée mémorable réunit, ensuite, à peu près 400 personnes dans une grange incroyable, rénovée et aménagée par Albrecht Mönch. Concert de tubas, buffet gargantuesque et orchestre sous des éclairages suspendus à des roues et à des balances. Superbe. D’énormes citrouilles sont là en décoration, mais, passé minuit, on se demande, finalement, si toutes n’ont pas été des carrosses qui
auraient trop tardé à s’en aller…
Dimanche 26 septembre
Le temps est toujours aussi maussade et les vêtements ont oublié de sécher… Le vent n’est pas clément, bref, on a froid, mais les 18 kilomètres du routier sont enchanteurs.
On voudrait bien pouvoir s’arrêter cueillir tous les champignons que l’on voit en forêt, mais le timing, même s’il est lent : 11 kilomètres/heure pour toutes les séries, n’a pas prévu d’école buissonnière. Nous avons, par contre, droit à deux arrêts schnaps, saucisson et vin chaud qui sont les bienvenus. Bien sûr , nous ne trahirons pas ceux qui ont préféré l’alcool fort !
Á l’issue du routier , contrairement à ce qui se fait habituellement, 15 obstacles nous attendent mais…pas de maniabilité. Malgré le mauvais temps qui persiste, il y a foule, mais c’est vrai qu’un tel rassemblement de très belles voitures hippomobiles anciennes se défiant sur autant de difficultés a de quoi mobiliser tous les environs. Parmi les spectateurs, nous en découvrirons même un venu de Toulouse ! Tous les Passages Contrôlés de la saison 2010 plus quelques autres comme l’arrêt devant un portail que le groom doit aller ouvrir ou le tomber d’une balle à l’aide du fouet sont mis à contribution.
Retour au paddock. Nettoyage des chevaux, des voitures et des harnais… Nourrir , abreuver , soigner les chevaux, les meneurs, les passagers et les grooms, prendre le temps d’admirer les voitures qui nous entourent, les amazones, les trompes, les chiens… Apprendre quelques mots d’allemand au passage… « rrrruhig, langsam ».
Puis, relancer la machine pour s’en aller à la remise des prix par la belle allée fleurie où une organisation parfaite nous envoie dans l’ordre et sans heurt recevoir rires, applaudissements, plaques, flots et de jolis paniers emplis de bonnes choses…et voilà, c’est fini, déjà. Un souvenir de plus à ajouter à tous ces beaux moments que les concours de tradition nous apportent… Assez de rêves pour ne pas trouver le chemin du retour trop long… et puis, au cœur , un fort sentiment de reconnaissance.
Merci monsieur Mönch.

Julie Wasselin


Albrecht Mönch, organisateur du concours présente un coach attelé à six chevaux en collier en cuir naturel, spécifiques du coaching.