J’ai fait mes « premières armes » en concours de tradition il y a cinq ans…déjà. Norique, alors très jeune, et moi, alors très novice, avions été entraînés, préparés, persuadés, voire … endoctrinés par Edouard Gohin, à qui nous rendons hommage.
Mais lorsque le grand jour est arrivé, celui de mon premier concours, j’étais terrorisée, paralysée par le trac mais aussi consciente de la chance que j’avais de pouvoir côtoyer les meneurs de ces merveilleux attelages dans un cadre onirique. Je n’osais trop les approcher, effrayée à l’idée qu’une faute de ma part puisse causer un accident.
Mais j’ai su dès cet instant que mon objectif, aux guides de Norique, était de servir la cause des ânes. Il faut rendre à cet équidé à grandes oreilles la place utile qu’il occupait dans nos campagnes lorsque attelé, il livrait au marché, promenait les enfants. Il faut cesser d’en rire comme le font, à mon grand regret, certains meneurs vis à vis de leur propre attelage d’ânes.
Il est courageux et par un travail rigoureux et régulier, il acquiert de l’endurance. Que l’on ne dise pas qu’après un routier de 14 km un âne n’a plus la force de trotter sur la maniabilité. La seule cause, comme pour ses cousins les chevaux, en est un défaut de préparation.
Il est beau. Soigneusement douché, longuement brossé, les pieds ferrés et graissés, fier de son harnais, simple, mais de qualité, attelé à une voiture ancienne « à sa taille », il sait retenir le regard des juges en présentation.
Si je dresse le bilan de ces cinq années de concours de tradition, permis par l’AFA, les organisateurs de concours, les juges, je pense avoir atteint mon objectif. Norique est apprécié pour son courage et sa beauté.
Mais il me reste beaucoup à apprendre de l’art du « menage », de la tradition de l’attelage. Alors, je pose ma plume pour aller travailler mon âne.
Marie Chemin