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Sommaire

  • Cuts
  • Stage de juges
  • Les leçons d’une vente
  • Stanhope Gig à restaurer
  • Portrait
  • Aix-en-Provence
  • La Malle Poste
  • Calendrier

Avec le printemps, sont revenues non seulement les hirondelles mais aussi nos manifestations d’attelage de tradition : concours, rallyes, routes diverses ou rassemblements.

Cuts pour sa dix-neuvième édition vient de drainer 68 participants venant de toute l’Europe. Cette année encore, l’Andalousie était présente en Picardie mais aussi l’Italie, la Pologne ou le Danemark, sans parler de nos traditionnels voisins immédiats.

Cuts est devenu « the place to be » où de nombreux meneurs mettent un point d’honneur à venir avec des équipages de qualité, des voitures rarement sorties. Nous aurons tous été marqués par la présentation d’un attelage à la Daumont présenté par nos amis espagnols.

Le concours d’Aix-en-Provence s’est transformé en rassemblement de deux concours, un sportif et un de tradition qui ont fait la maniabilité ensemble. Celui de Deauville est purement et simplement annulé pour des raisons de budget et de subvention. Lunéville a été lui aussi sur la sellette pour des problèmes de finances.

Pour que notre Association vive et puisse contribuer à perpétuer l’attelage de tradition avec sa sauvegarde du patrimoine hippomobile, nous avons besoin de ces manifestations. Nous avons besoin que des participants s’inscrivent.

Chers membres de l’AFA, n’hésitez pas à participer et plus encore, faites découvrir nos activités à des connaissances ou amis de l’attelage dit de « loisir » ou de l’attelage sportif. Incitez-les à s’inscrire, proposez leur d’être vos passagers dans un premier temps pour voir comment « ça se passe ». Dédramatisez les concours avec leurs juges et jugements… Ils sont là pour nous faire progresser et de toutes façons, il n’y aura toujours qu’un seul premier…

En revanche, participer permet de progresser, d’apprendre pour un jour transmettre et surtout permet de sortir dans des contextes agréables et adéquats nos vénérables voitures et c’est bien là le point essentiel.

Les concours de Lunéville, de la Chabotterie, du Haras du Pin, de Loches, Beaulieu et Ferrière enfin de Donchery vous attendent. Il en va de même pour les rallyes des Vosges et de Touraine, de la route des Colombiers et de celle des Omnibus, sans oublier le dimanche à la campagne de Cloyes, de la 2e déambulation de Reims ou du rassemblements de Carneville. Vous trouverez toutes les informations nécessaires sur notre site.

Alors, tous au volant de vos voitures et camions pour vous mettre aux guides et sortir vos autres voitures.

Eric Macrez

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Sommaire

  • Assemblée générale
  • L’AIAT à Lisbonne
  • L’âne
  • Graissage d’un essieu patent
  • Histoire de l’équitation française
  • Les équipages de Napoléon III
  • En souvenir de Mia Allo
    et de Félix Sauvage
  • La Malle Poste
  • Calendrier

L’assemblée générale de décembre dernier a amené un changement de bureau.
ll est bon de rappeler que depuis sa création en 1973, l’AFA n’a connu que quatre présidents, Albert Drion, Raymond Camus puis Pierre de Chezelles et enfin Christian de Langlade qui après avoir été trésorier pendant de nombreuses années a tenu le poste de président pendant 10 ans. Avec son équipe, il a eu à cœur de continuer à développer l’AFA au travers de concours, rassemblements divers, stages… et nous l’en remercions. Christian de Langlade œuvre touiours pour l’attelage de tradition au niveau de l’AlAT qui a pour but de rassembler et de fédérer les différentes associations nationales sur les bases jetées depuis de nombreuses années par l’AFA « francaise ».
Fraîchement élu au poste de président, j’espére qu’avec notre nouvelle équipe, nous pourrons continuer a porter haut les couleurs de l’AFA. C’est cependant un travail que nous ne pouvons pas faire sans vous tous, les membres. Une association est une « auberge espagnole» dans laquelle on trouve ce qu’on est tous prêts à y apporter.
On vous attend pour participer aux concours et rallyes ou journées d’attelage de tradition.
On vous attend aussi pour faire connaître nos activités auprès de meneurs de votre région et les amener à l’AFA.
Enfin, on vous attend pour prendre une part active dans l’organisation de rassemblements d’attelage en adéquation avec les buts de notre association. Le comité et le bureau sont là pour vous conseiller et vous aider à monter les projets.
Notre AFA n’est pas seulement la pour mettre en place des concours, mais tout autant pour contribuer à entretenir et à perpétuer un savoir-faire traditionnel qui risque de disparaître avec notamment l’effacement des Haras Nationaux qui étaient porteurs et garants de certaines traditions jusque récemment.
Alors, en ce début d’année, préparons nos chevaux, poneys et ânes, sortons nos vénérables dames de leurs remises, faisons le maximum pour sauver de l’oubli ou de la destruction celles qui sont encore cachées ici ou là … et retrouvons-nous lors de nos manifestations qui nous donnent l’occasion de nous faire des amis et connaissances partageant les mêmes intérêts.

Eric Macrez

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Sommaire

  • Déambulations à Reims
  • Loches, Beaulieu et Ferrière
  • Le Faucon à Donchery
  • La Chabotterie en Vendée
  • Un ovni hippomobile
  • Une voiture de pompier
  • Portraits
  • Rallye du Peket et de la bière
  • Rallye de Champagne
  • La Malle Poste
  • Calendrier

En pleine saison de concours et autres manifestations, les attelages sortent un peu partout, pour la joie des meneurs – et la surprise et l’émerveillement des « non-initiés » !
Et ceci sous des formes bien différentes. . .
le Private Driving Club a rassemblé début juillet en Allemagne dix-huit coaches, ce qui n’est pas rien à notre époque !
le Road Club organise les 4 et 5 octobre prochains un voyage en coach de Londres à Oxford, avec sept relais lors desquels vous pouvez éventuellement prendre place parmi les passagers !
L’Italie a inauguré, entre autres, le 1er CIAT de la Venaria Reale, »petit Versailles Italien » près de Turin, avec succès …
La Pologne encourage les Tchèques à réatteler, la Belgique fête les 10 ans de la BAT chez Consuelo de Grunne à Tongere dans le Limbourg …
. . . Et chez nous, les concours et divers évènements se sont succédé tout au long de l’ été. . . Rassemblement de Reims, Rallye de Montmirail, CIAT de la Chabotterie, de Loches, Beaulieu et Ferrière, du Faucon à Donchery dans les Ardennes, Rallye du Boulonnais …
Je remercie ici les représentants de nos délégations régionales qui essaient d’organiser des activités locales et bien sûr les organisateurs, sponsors, bénévoles …
Bref, même si l’air ambiant paraît morose, les passionnés un peu fous que nous sommes entraînent et sortent leurs chevaux avec brio et panache et c’est tant mieux pour la tradition qui se révèle un merveilleux point de rencontre pour des meneurs et amateurs de tous horizons …
Outre le patrimoine qui revit, c’est également un tissu de relations amicales qui s’est créé à travers le monde – une autre richesse qu’il convient de préserver et d’encourager par notre attitude naturellement ouverte et accueillante, courtoise et fair-play …
le Hayas du Pin recevra cette année le 28 septembre le Trophée de l’AFA, qui consacrera nos deux meilleurs meneurs de la saison – en guides et grandes guides -et j’engage tous nos membres à venir y soutenir les équipages et partager un week-end de plaisir dans ce merveilleux cadre !
À tous, je souhaite une belle fin de saison.

Christian de Langlade

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L’arbalète de Christian Beirens chez Pommery. Photo Alain Martin – Pixelphot

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Sommaire

  • Aix en Provence
  • Cuts
  • Patrimoine hippomobile
  • Rallye des Vosges
  • Portraits
  • Adieu Annie
  • La malle poste
  • Calendrier

Nous sommes entrés maintenant dans la saison des concours et vous allez recueillir les fruits de votre préparation hivernale.
Ne vous découragez pas, l’équitation et l’attelage en particulier, sont une belle école de modestie, avec les jours «avec » et les jours « sans » ! Les concours vous font progresser car il y a des buts à atteindre et y parvenir vous donne le plaisir de la réussite.
Quoi qu’il en soit, le fait que vos chevaux aillent bien vous donne déjà une grande satisfaction.
Si vous gagnez, tant mieux, dans le cas contraire, gardez votre humour et le sens de l’analyse nécessaire pour corriger ce qui n’allait pas …
Je sais mieux que quiconque le travail, la peine, les efforts consentis pour présenter un bel attelage. La récompense de tout cela est tout d’abord votre participation aux concours ou diverses manifestations et les retrouvailles entre amis qui partagent les mêmes goûts !
Vous serez parfois tentés de critiquer vos juges, c’est humain et cela soulage quelquefois! Mais soyez persuadés que leurs jugements sont en général de qualité, homogènes et justifiés … L’AFA a mis sur pied un règlement unanimement reconnu, rassemblé un historique et une connaissance de l’attelage parmi les plus élaborés de notre époque.
Des juges français ont été par le passé et sont toujours régulièrement invités en Europe et en Amérique, lors de concours ou d’épreuves de coaching, signe s’il en est de leur cote dans tous ces pays.les stages organisés par notre association et pour les juge, et pour les meneurs, sont une occasion pour tous de progresser ensemble avec chevaux et voitures, de même que les concours, auxquels ils nous préparent. Nous avons au sein de l’AFA toutes les compétences requises pour les animer. Profitons de ces rencontres pour nous amuser, remercions les organisateurs et les bénévoles qui nous permettent ces moments de bonheur et que chacun y trouve son plaisir !
Je vous souhaite à tous une bonne saison 2014 !
PS : J’apprends avec beaucoup de peine qu’Annie Sorin vient de nous quitter, vaincue par sa terrible maladie et en notre nom à tous, j’adresse à sa famille nos plus sincères condoléances.
Nous garderons d’elle le souvenir d’un beau tandem, si bien mené par une personne modeste mais pleine de talent .

Christian de Langlade

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Le coach coupé dit coach italien, mené par un espagnol à Cuts en France, beau symbole de l’Europe de l’attelage de tradition.

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Sommaire

  • Les 40 ans de l’AFA
  • Luneville et les Vosges
  • La Chabotterie (Vendée)
  • Loches et Beaulieu (I.et L.)
  • Le Pin (Orne)
  • Deauville (Calvados)
  • Rambouillet (Yvelines)
  • Route du Lin (Seine-Maritime)
  • Rallye de Champagne (Marne)
  • Un dimanche à la campagne (Eure-et-Loir)
  • Site : le cheval et ses patrimoines

En cette fin de saison, nous avons fêté les 40 ans de l’ AFA à Compiègne. Monsieur Drion, junior a reçu les hommages dus à son père ; Jean-louis Libourel et Andres Furger ont fait deux exposés très intéressants aux tribunes du champ de courses et la météo a été des plus agréable pour nos 34 attelages.
La surprise du public a été grande de voir de si beaux attelages dans la cour d’honneur du château et le tour du haras a réveillé bien des souvenirs. La forêt blessée par des tempêtes récentes, a quand même offert une beauté et un calme paradisiaques.
Je remercie tous les acteurs qui ont aidé à réaliser cet événement, simple et sans prétention davantage tourné vers nos membres que vers le public.
Et cependant, que de films ont été pris !
Je crois que c’ est bien dans l’ esprit de notre association d’être simple et sans prétention ; un vrai homme de cheval se doit d’être humble et vous qui me lisez et qui attelez, vous devez bien me comprendre. Que de déboires avant les succès !
Sur le plan national, notre saison de concours a été à l’image de notre environnement et si quelques petites erreurs ont été commises de-ci, de-là, les raisons sont faciles à comprendre et à corriger, mais l’essentiel est quand même obtenu par le fair-play des meneurs. Je les félicite et les remercie.
Sur le plan international, la tradition «explose» .
Le problème est que de nombreux meneurs sportifs viennent à la tradition avec des voitures trop modernes ce qui forcera à «serrer les boulons ». L’essentiel est que de nouveaux pays comprennent l’intérêt de la tradition, la sauvegarde des voitures et qu’ils trouvent dans nos concours le concept idéal de leurs attentes. Ils se retrouveront le 26 janvier à Lissago (Italie).
Nos activités hors concours se multiplient et j’en suis heureux pour les meneurs qui y trouvent leur plaisir.
En cette fin d’année, je tiens encore à remercier tous ceux qui se dépensent pou, notre association, que ce soient les cadres, les organisateurs de concours ou d’événements, les juges et délégués techniques, les bénévoles, «les petites mains » et évidement tous nos amis meneurs pour lesquels nous nous dépensons avec plaisir et sans lesquels. . . .
A tous, je souhaite de bonnes fêtes de fin d’année et le cœur plein de projets pour la saison prochaine.

Christian de Langlade

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Daniel Würgler, Fouet d’Or 2013, est venu recevoir son prix avec sa diligence des Postes suisses attelée à 5 beaux gris. Le voici avec en perspective le château de Compiègne. L’AFA a été très honorée de cette participation à l’anniversaire de ses 40 ans (Photo François Durand Attelages Magazine).

P.S. Nous remercions François Durand, directeur d’Attelages Magazine et Alain Martin de Pixelvisuel qui contribuent largement à l’iconographie de chaque numéro de notre Lettre et cela confraternellement et gracieusement. Merci pour leur aide concernant l’information sur l’AFA et ses activités.

A.G.

La malle-poste : vers un concours de tradition dans le Lauragais en 2013

Le 28 août 2011 a eu lieu le sixième rassemblement d’attelage du Lauragais accueilli dans le village du Falga grâce au dynamique comité des fêtes présidé par Philippe et au soutien de madame le maire de ce village rural, qui n’est pas défiguré par les lotissements habituels qui émergent dans la campagne toulousaine.
La formule suivie depuis toujours est le règlement de l’AFA : présentation,routier et maniabilité.
Le routier avait été tracé par Jérôme Delmas dans un très beau paysage avec vue sur la chaîne pyrénéenne. Donc avec l’expérience, nous serions prêts pour la prochaine édition à transformer le rassemblement en un concours d’attelage de tradition. D’autant plus que les quatre premières éditions qui se sont déroulées dans le parc de Lacan à Préserville avec le routier sur les chemins environnants ont été organisées par deux fois avec un parcours séparé avec plus de vingt automobiles monocylindre, avec concentration le matin avant le départ des attelages et aussi à midi au même point dans une prairie du parc. C’est dire comme l’organisation et le bon déroulement ont été rodés !
Au Falga dans les intermèdes, nous avons eu plusieurs tableaux d’amazone de l’Autan, des danses sévillanes et des reprises de monte «Cosaque ».
Douze attelages étaient présents le 28 août et si tous n’étaient pas de tradition nous avons eu la surprise d’accueillir un concurrent menant un magnifique mylord. Il a été étonné de la sportivité des épreuves mais aussi de l’ambiance conviviale. L’objet de cette épreuve n’est-il pas en priorité de faire connaître l’attelage de tradition et de faire ressortir des voitures hippomobiles authentiques ?

C’est Hélène Delmas qui a remporté le premier prix avec la charrette anglaise et le poney fjord prêtés aimablement par notre ami Jacques Berthon à l’époque blessé. La 2° place revenant à Etienne Vilàghy aux guides de ses deux juments attelées à sa copie de phaéton Cziraky. Marie-Jo Micouleau avec son attelage à quatre poneys et sa wagonnette de présentation a pris la troisième place.
Je reviens sur notre proposition d’organiser un véritable concours. Nous voudrions alors que de grands attelages nous rejoignent comme cela se faisait à Pompadour il ya quelques années. Comme je l’ai fait avec Jacques, cité ci-dessus pour un rassemblement organisé à Saint-Jean-de-Luz. Cette saison, c’est Daniel Blin qui a fait le voyage depuis la région d’Aix-en-Provence avec son tandem. M. et Mme Pierre Louis Sola étaient les juges de ce « concours ». Qu’ils en soient remerciés d’abord pour la qualité de leur aimable prestation et pour le long voyage aller-retour. Merci également à notre ami Jean G. de Lévizac qui officiait comme chef de piste.
Rendez vous en 2013 !

Publié dans N94

Collier ou bricole ?

Le cheval est-il mieux habillé donc plus élégant avec un collier ou une bricole ? Le collier facilite-t-il mieux la traction que la bricole ? Revue des avantages et des inconvénients.

Le collier anglais
Aujourd’hui, il fait référence. Il assure un bon appui sur toute la longueur des épaules et répartit parfaitement l’effort de traction.


Très bel équipage en collier sans reculement mené par Elisabeth Cartwright

Voici les conseils donnés par Max Pape :
« Ce qui importe surtout, c’est l’emplacement et la dimension du collier. Le collier doit être façonné de manière à s’adapter à l’anatomie du cheval, donc selon un contour piriforme et non ovoïde. Il doit réserver à sa base une liberté suffisante pour qu’on puisse passer sans peine la main entre ses mamelles et la trachée du cheval. Les tirages ne doivent pas être trop près des blanchets sinon ils risqueraient de les écraser. La matelassure doit être épaisse et bien répartie afin d’éviter toute chance de meurtrissure de la peau, en cas de violents efforts plus spécialement. Les clefs d’attelles doivent être mobiles et non fixes, afin que les guides ne brutalisent pas la bouche du cheval pendant les allures vives.
Le collier doit être adapté de telle façon que dans l’action, il ne se soulève ni le long des épaules ni en haut du poitrail.
Si un cheval a la tête tellement forte qu’elle ne laisse pas passer le collier, il convient de prévoir un collier assez large qu’on dispose sur une matelassure supplémentaire ou faux-collier. »
Petit conseil : si vous avez un collier un peu juste latéralement lors du passage au niveau des arcades sourcilières. Démontez les attelles, introduisez votre genou plié dans le corps de collier et tirez latéralement. Le collier s’élargira un peu momentanément.

Passez le collier et remettez en place les attelles en serrant bien la courroie. Il faudra peut-être retirer les attelles pour enlever le collier. (voir croquis ci-contre). Par ailleurs, le collier doit toujours être présenté à l’envers en se mettant face au cheval. Dès les oreilles franchies, il faut retourner sur la nuque le collier dans son sens d’utilisation et le descendre sur les épaules jusqu’à la base de l’encolure.

Ajustage du collier
Ecoutons le Comte de Cominges :
« Peu de personnes savent ajuster un collier à l’encolure de leurs chevaux. C’est pourtant une chose absolument nécessaire qu’un collier bien ajusté. De même que pour le fer, si celui-ci doit être forgé pour le pied, le collier doit être fait pour l’épaule. C’est souvent le contraire qui a lieu : le pied est obligé de s’adapter au fer et l’épaule finit par faire son trou dans la matelassure.
Le collier ne doit pas être parfaitement ovale ; il doit être bien large à sa base et avoir « sa tête » renversée. Il doit suivre le galbe de l’encolure dans sa forme extérieure.

Trop étroit, il gêne la respiration du cheval ; trop grand, il cause par son frottement des plissements de la peau et des blessures.
Le collier doit plaquer sur les épaules et reposer sur le dessus de l’encolure. Inférieurement, on doit pouvoir passer le poing fermé entre le collier et le cou.
Il ne suffit pas d’essayer un collier neuf au repos ; il faut encore le mettre sur le cheval harnaché et l’essayer à la traction ; car le cheval aux allures vives modifie son port de tête et partant la forme de son encolure.
Mais, souvent, si le collier qui paraît bien ajusté ne va pas, la faute en est au mauvais placement des points de tirage des attelles ».

Le faux collier
Le faux collier aide à l’emploi d’un collier trop grand ou mal ajusté. Il est en cuir de vache assez fin et garni de crin animal. Au XIXe siècle, il était également fabriqué en chevreuil utilisé poil contre poil mais c’est un matériau fragile. Le faux collier doit être attaché au collier. Attention, en cas de blessure, le faux collier ne facilite pas la guérison d’une plaie. Il est déconseillé dans un tel cas.

La bricole
Aujourd’hui, elle est la plus utilisée. Plus facile à fabriquer qu’un collier, nettement moins onéreuse, adaptable à plusieurs chevaux, elle constitue une bonne solution.
Voyons ce qu’en disent nos maîtres historiques.
P. Levrot émet un avis sur la bricole :
« Bricole poitrail La bricole ne peut pas remplacer avantageusement le collier, parce que le cheval muni de cet appareil n’a pas la même force qu’avec le collier qui porte sur l’épaule entière. Lorsqu’on met une bricole à un cheval, il est de toute nécessité que la voiture soit munie d’un palonnier ; autrement les mouvements faits par le cheval se communiqueraient à la bricole qui lui scierait les épaules, produirait un échauffement, ce qui aurait pour grave conséquence que le cheval ne pourrait plus être attelé ».
Le Comte de Comminges continue sur ce thème : « L’usage de la bricole est assez répandu. Elle est vite mise, est d’un entretien facile et dégage l’encolure. Mais elle ne convient (au point de vue de l’hygiène et de la mécanique de la traction) qu’au trait léger ; encore faut-il quelquefois la doubler avec un tablier en cuir ordinaire, mais plus large ou simplement la rembourrer avec de la modeste peau de mouton, afin d’éviter les blessures, résultat inévitable d’une longue course. »
N’ajustez pas votre bricole trop bas; une bricole n’est jamais assez haute, pourvu qu’elle ne gêne pas la respiration.
En attelage à un, la bricole peut être platelonge, c’est-à-dire solidaire des traits qui sont cousus. Cela donne plus de souplesse. En paire, les traits viennent se fixer sur les boucles situées aux extrémités latérales de la bricole.
La bricole anatomique dégage l’encolure et libère les épaules en étant relevée au niveau de la pointe de l’épaule.
Le type de harnais en bricole le plus parfait est le harnais de poste dont Faverot de Kerbrech dit « Ils se faisaient aussi simples que possible et les proportions des différentes pièces en étaient calculées de façon qu’on put les mettre indistinctement sur de gros Percherons très doublés ou sur des chevaux plus minces de taille bien inférieure ».
Voilà qui prouve l’universalité de l’usage de la bricole.

Que choisir ?
La bricole est la plus facile à utiliser sur des chevaux de corpulence différente. Légère, elle est facile à manipuler surtout si l’on enfile le harnais entièrement monté. Sa surface de traction est anatomiquement moins favorable que celle d’un collier, mais suffisante pour un attelage léger. Son prix est beaucoup plus abordable. Elle impose l’utilisation de palonniers sur les voitures.
Le collier a pour principale qualité son élégance. La force de traction s’exerce mieux qu’avec une bricole. Aujourd’hui pour plus de confort, on attelle un cheval en collier sur un palonnier et non plus sur les poupées de barre de volée ou les dars dans une voiture à brancards. Sauf si votre cheval est attelé régulièrement en collier et donc qu’il a les épaules faites, ne commettez pas l’erreur de passer d’une bricole à un collier sans une longue préparation. Sinon, attention aux risques de gonfle. Le mieux est d’alterner régulièrement collier et bricole.
Le collier doit être fabriqué sur mesure par un des rares selliers qualifiés. Le prix est évidemment élevé mais les mauvais colliers tout faits ovoïdes et plats risquent de blesser le cheval.
Autre avantage du collier, sur une voiture 4 roues attelée en paire, il n’y a pas besoin de reculement (sauf en montagne). On met de fausses martingales attachées en bas du collier. Les chevaux sont beaucoup plus élégants débarrassés de tous les cuirs du reculement. Mais en zone accidentée il faut des freins. Dernier avantage, le cheval peut tirer plus lourd.

Conclusion : Si vous n’avez qu’un seul harnais, optez pour la bricole. Si vous êtes vraiment indécis, mettez-vous au tandem. Vous choisirez une bricole pour le leader, une belle fine bricole de tandem dont les traits viennent se fixer sur les boucles des boucleteaux de collier dont sera équipé votre wheeler. C’est à mes yeux, la plus jolie façon d’habiller un beau tandem. Le cheval de brancard tire la voiture, il est en collier, le cheval de volée ne l’aide qu’occasionnellement, il est en bricole.

André Grassart

Publié dans N94

L’AIAT à Londres

Il est de tradition que l’assemblée générale annuelle de l’Association Internationale d’Attelage de Tradition se tienne chaque année dans un pays différent.
Cette fois-ci, l’Angleterre organisait la réunion en recevant au Cavalry and Guards Club, les représentants de treize nations pour le week-end des 18 et 19 février derniers.
Bill Ginns, président du Coaching Club, et Richard James, éditeur du Carriage Driving Magazine, avaient arrangé de main de maître l’hébergement de tous dans différents clubs londoniens voisins les uns des autres. En plus du Cavalry and Guards Club, le Royal Air Force Club et le Caledonian Club se montrèrent extrêmement accueillants. Ces endroits superbes et totalement privés, furent pour un week-end, aimablement mis à notre disposition, grâce à leurs secrétaires respectifs.
Une soixantaine de personnes avaient fait le voyage, représentant l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique,l’Espagne, la France, la Grande- Bretagne, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal et la Suisse, et en observateurs intéressés, le Danemark, la Pologne et la Slovaquie.
Le samedi, Richard James avait organisé la journée aux Royal Mews, Buckingham Palace, où nous fûmes très gracieusement accueillis par le Crown Equerry, le colonel Toby Browne LVO.
Richard James commença par une passionnante conférence sur le Hanson Cab, le « taxi originel » de Londres, pleine de détails et d’anecdotes franchement amusantes sur l’évolution de la place du cocher et ses raisons… que vous découvrirez dans la prochaine Lettre de l’AFA ! Suivait une démonstration dans la grande cour des Royal Mews, positionnement des guides sur le Cab en premier, puis mise du cheval à la voiture, mise des guides et hop ! Le cocher grimpe à l‘arrière… Pas évident…

Steve et Liz Jarman avaient prêté leur concours pour venir nous montrer ce qu’est le menage en postillon. Pas de cocher sur la voiture mais un postillon montant le cheval de gauche et guidant le cheval de droite en s’aidant de son fouet appuyé sur l’encolure pour lui faire comprendre ce qu’on attend de lui.

Une visite très complète des écuries royales, sous la conduite du Head Coachman, Jack Hargreaves, nous mena des splendides carrosses royaux, du Gold State Coach (1762), utilisé à tous les couronnements, mariages royaux et qui a servi pour le dernier Jubilé de la Reine, jusqu’à l’Australian State Coach avec air conditionné offert à la Reine par les Australiens en 1988 ! Sans oublier les Rolls-Royce et autres Bentley magnifiques…
Les selleries remplies de harnais très riches impeccablement entretenus, les écuries abritant pour le moment quelques beaux chevaux pouvant servir à tout moment pour les courriers de la Reine et le transport des ambassadeurs ou personnages importants…

Tout donnait une impression de calme activité. En attendant l’agitation des cérémonies du Jubilé le 4 juin prochain, pour laquelle tous se préparent déjà aux Royal Mews et où reviendront de nombreux chevaux d’attelage, Cleveland Bays, Windsor Greys !
Après un excellent déjeuner, de très intéressants exposés : un compterendu sur les voitures conservées en Angleterre par le National Trust, par Madame Lizzi Jamieson ; un projet de reconstitution de la Dépêche de Waterloo en 2015 par le Dr Alex Naylor et un historique très intéressant sur l’histoire des Royal Mews par M. Colin Henderson, qui en son temps, fut lui-même Crown Equerry.
Retour dans nos clubs respectifs puis très joli et sympathique dîner au Cavalry and Guards Club… toasts, remerciements, blagues, ambiance…
Dimanche matin, rassemblement au même endroit pour l’Assemblée générale, en présence de tous les pays membres et de quelques autres en observateurs.
Dans son rapport moral, Christian de Langlade (F) remercie, entre autres, toutes les personnes de différents pays qui, depuis des années, apportent leurs compétences ou leur expertise à l’AIAT, contribuant ainsi à l’enrichissement de nos connaissances. Vient ensuite le rapport financier par José Juan Morales (E), approuvé à l’unanimité et les applaudissements et remerciements aux membres-majors présents. Linda Depaepe (B) expose le calendrier des manifestations.
Bert De Mooij (NL) suggère de créer une Coupe de l’AIAT à remettre à la meilleure équipe nationale lors des CIAT, ce qui se fera désormais et débutera au 16e concours de Cuts. Guy Wagner (L) revient sur le problème de notation des voitures et il est suggéré que les meneurs donnant sciemment des informations erronées ne seraient plus réinvités . Sylvie Grenet (F), du ministère de la Culture, expose les différents moyens pour faire inscrire l’attelage de tradition au Patrimoine immatériel de l’UNESCO. Heiner Staub (CH) se propose pour tenir l’Assemblée générale 2013 à Berne, le Portugal s’offrant, par la voix de José Folque pour 2014 avec l’inauguration du nouveau musée des Carrosses à Lisbonne. Peter Höpler (A) invite les juges à participer à un séminaire à Vienne en novembre prochain, ce qui est retenu avec grand intérêt.
A l’issue d’un déjeuner sur place, les délégations se séparent, chacun retourne chez soi, la tête et les yeux pleins de superbes souvenirs d’un week-end passionnant, en attendant de nouvelles rencontres, apparemment très appréciées…

Antoinette de Langlade

Publié dans N94

Les omnibus

En latin, cela signifie : « pour tous » et dans tous les sens du terme cela se justifie car cette voiture s’adressait vraiment à tous. Il était possible, en payant sa place, de voyager dans un omnibus pour se rendre d’une ville à une autre ou bien d’avoir recours à ses services dès la descente du train. C’était alors soit un omnibus de place qui vous transportait à une destination prévue ou bien un omnibus d’hôtel qui prenait déjà soin de ses clients.
Pour tous cela vaut aussi pour les Haras Nationaux qui étaient pourvus d’omnibus utilisés principalement pour recevoir le contrôleur de l’institution dès sa descente du train afin de l’emmener jusqu’au Haras.

La famille des omnibus
Et puis, les grandes maisons également avaient toutes un omnibus, dans certains cas il servait, cela m’a été rapporté, au transport du personnel et des bagages depuis l’hôtel particulier parisien que l’on quittait au printemps pour n’y revenir qu’à l’automne.
Enfin, il y a l’omnibus que le propriétaire utilisait pour son grand plaisir : le sport d’attelage.
Cette diversité d’utilisation a provoqué chez les carrossiers des vocations et des créations diverses : l’omnibus à capucine, cette petite capote, qui pouvait ainsi abriter le meneur. Les bagages posés sur le toit étaient retenus par une galerie qui, quelquefois, était fourbie d’un grillage à petites mailles évitant ainsi aux petits paquets de chuter.
La famille se tenait chaud à l’intérieur.
La grande créativité se voit surtout sur les omnibus que l’on pourrait nommer « de château ». La commande d’un omnibus était subordonnée à l’importance que le donneur d’ordre accordait à sa future voiture :
Etait-elle destinée à être utilisée par le personnel qui aurait en charge l’approvisionnement du château ? Alors le plus simple serait le mieux : un petit omnibus à pare-crotte, quelquefois destiné à n’être attelé que par un seul cheval, sans impériale, sans coffre à chiens, pas de volée fixe, pas de fioritures et pas de frais. Tout est parfait.
Cette voiture sera-t-elle utilisée par son propriétaire pour aller à des rendez-vous de chasse ? Alors une allure sportive conviendra mieux : d’abord un coffre à chiens (sûrement plus utilisé pour le ravitaillement d’urgence que pour les chiens) et surtout un siège d’impériale. Il faut voir et être vu !
Et pour afficher sa fortune, ajoutons un train avant à volée fixe, car si on veut atteler quatre chevaux, c’est préférable.
Si la région le réclame, il faut pouvoir l’atteler à trois chevaux de front. Il sera ainsi plus aisé de venir à bout de cette grande cote !
Et puis, nous connaissons tellement d’amis qu’il est indispensable d’avoir six places à l’intérieur, alors l’omnibus devient ce que l’on appelle « un six glaces ».
L’omnibus est très certainement la voiture la plus conviviale et la plus appréciée de l’époque.

Des créations uniques
Certains, passionnés d’attelages souhaitaient mener une voiture « exclusive ». Les grands carrossiers l’avaient bien senti et ont proposé à leurs clientèle un omnibus avec un avant de coach : le mail omnibus.

Mail omnibus doté d’une capote sue le siège impérial. Notez les deux sièges de groom placés de chaque côté de la porte arrière. Omnibus à avant de coach doté d’un siège sur rehausse et coffre de chien, dit omnibus mail.

Il s’est fabriqué une grande quantité d’omnibus ce qui avait fait dire à un célèbre collectionneur allemand que l’omnibus était une voiture typiquement française (ainsi que le wourch) ce qui ne veut pas dire qu’on n’en trouve pas ailleurs.
Les meneurs qui ont eu la joie de mener un omnibus savent que cette voiture qui peut accueillir des passagers sportifs sur l’impériale, qui peuvent à loisir voir le travail des chevaux et celui des mains du meneur et moins sportifs à l’intérieur, est parmi les plus agréables à mener car il en faut gérer le poids et le volume. C’est peut-être pour cette raison qu’on la nommait « le coach du pauvre. » Aussi, je m’étonne de voir si peu d’omnibus dans nos concours.
Est-ce parce qu’il est « pour tous » qu’il ne soulève pas plus d’intérêt auprès des amateurs d’attelage qui souvent préfèrent le Built up break, souvent américain qui n’offre qu’une petite partie des avantages de l’omnibus ?
Celui- ci est en effet utilisable pour le loisir, la randonnée, l’instruction, le concours et reste une véritable voiture de collection.
Face à la très grande diversité de modèles d’omnibus, je peux affirmer que les carrossiers, tributaires des exigences de leurs clients, ont imaginé de cette voiture pour tous une voiture pour chacun.

Dominique Posselle


Omnibus de service

Omnibus de château

Omnibus à ballon
Lanternes posées sur les côtés du siège

Omnibus de gare

Omnibus à capucine
Publié dans N94

Portrait : Christian de Langlade

Commune : Cuts.

Département : Oise.

Situation de famille : Marié, deux filles, huit petits enfants (4 filles, 4 garçons) dont les aînés (12 à 15 ans) montent à cheval et s’intéressent à l’attelage.

Débuts dans l’attelage : Ma famille attelle sans interruption depuis 1808. Moi, j’ai débuté à un à 8 ans et je n’ai jamais arrêté depuis. J’ai mené plus de 1 300 chevaux différents sur environ 140 000 km…

Equidés possédés : Que des hongres : 2 Kladrubersde 10 et 11 ans ; 2 Oldenburg de 5 et 7 ans, 1 Lusitanien.

Voitures possédées : La voiture de marathon et la voiture de présentation Kuhnley de l’époque des concours internationaux, une voiture d’entraînement légère qu’on peut atteler à un ou en paire et le roof seat break des concours de tradition.

Type d’attelage : A un, en paire, en tandem, à l’évêque, à quatre, à cinq, à six et plus…
J’ai participé aux concours avant le règlement FEI, une époque où les routiers étaient un véritable marathon (plus de 42 kilomètres) de 1961 à 1971. En attelage à quatre, j’ai fait les concours sportifs (FEI) de 1986 à 1996. J’ai été membre de l’équipe de France (quatre sélections pour le championnat du monde). J’ai été champion de France en 1986, deux fois 4e par équipe aux championnats du monde, 2e à Aix-la-Chapelle, 7e en individuel au championnat du monde 1996 (performance inégalée jusqu’ici).

Activités pratiquées : attelage à 4 en compétition internationale jusqu’en 1996. Tradition à quatre chevaux (Trophée AFA en grandes guides en 1999, 2000, 2001 et 2002).

Signe particulier : J’ai participé avec le prince Philip à l’adoption du menage en boucles pour les grandes guides. J’ai entraîné de nombreux meneurs dont l’équipe belge à quatre chevaux en 2006 (médaille d’or individuelle et médaille d’argent par équipe aux championnats du monde). Mais j’ai aussi participé à la relance de l’AFA en 1992 et organisé une vingtaine d’évènements pour notre association dont quinze concours de Cuts. Le 16e est programmé les 26 et 27 mai.

Anecdote : J’ai fait quatre championnats du monde (en 8 ans) avec les mêmes chevaux, ce qui est unique dans le circuit international.

Participation aux CIAT 2011 : Wingene à quatre, Rambouillet à l’évêque (notre photo signée Michel Petigny).

Publié dans N94